J'ai découvert Marcus Malte un peu par hasard. J'avais lu récemment sur le web des références à son autre livre, Garden of Love, récompensé à plusieurs reprises. Me voilà dans le rayon des coups de cœur de ma médiathèque, et côte à côte Garden of Love et Fannie et Freddie. J'hésite mais impossible de me décider, au final je prends les deux.
Je me suis souvenue plus tard que Cachou avait rédigé une chronique sur le premier. Je choisis d'attaquer par le plus court. Me voilà projetée en Amérique, dans le parking couvert du 45, Wall Street. Un courtier est kidnappé par une femme étrange, surnommée Minerve par ses collègues et dont l'une des obsessions est d'arriver à dissimuler son œil de verre. Le jeune homme se réveille alors dans une petite maison de l'autre côté de l'Hudson, attaché à une chaise, Minerve face à lui. Un huit-clos s'installe entre les deux personnages.
Le lecteur découvre peu à peu que la femme s'appelle Fannie, et l'homme Freddie et qu'il s'agit ici de la maison des parents de Fannie, tous deux victimes de l'escroquerie des subprimes, endettés à mort. Comme des milliers de personnes à travers l'Amérique, ils ont tout perdus. La petite bourgade ne compte plus les maisons saisies par les banques. Très vite Freddie est confronté à une femme rongée par la douleur liée à la mort soudaine de ses parents, vieux couples d'ouvriers, ruinés par cette économie capitaliste qui leur d'accéder à la propriété avant de les prendre par la gorge en augmentant sans cesse les intérêts du prêt immobilier.
Que dire ? J'ai eu du mal à rentrer dans l'histoire, non pas que je sois imperméable au huit-clos, mais parce que le personnage de Fannie, dont l'histoire personnelle pourrait apporter de la compassion a déjà "basculé". Il n'y a plus à proprement parler de mystère sur l'issue de ce huit-clos.. Son côté pervers est presqu'effacé par sa folie. Ainsi, Fannie veut se venger sa famille en kidnappant un golden-boy mais en même temps propose à sa victime de l'épouser...
Ce qui a pour effet immédiat d'annuler la perversité du personnage au profit de la folie.
J'ignore si je suis très claire. Parallèlement, très vite, j'ai pensé à Misery de Stephen King, mais là où l'auteur plaçait la perversité de l'héroïne (qui avait kidnappé son romancier préféré parce qu'il avait choisi de tuer son personnage fétiche) et prenait plaisir à ce jeu-là, ici nous sommes dans un autre registre, finalement moins violent et moins effrayant. Enfin pour moi.
J'avoue que j'ai été déçue par ce roman.
Vous voulez rire ? J'ignorais que livre contenait également une nouvelle de Marcus Malte : Ceux qui construisent des bateaux ne les prennent pas. J'ai donc continué ma lecture (car la fin n'est pas très "finale") en pensant être toujours dans l'histoire de Fannie et Freddie. Mais très rapidement, j'ai saisi que nous étions passés de New York à Seynes-sur-Mer et que plus un seul personnage du roman n'apparaissait.... Honte à moi ;-)
Et puis, surtout le changement de style de l'auteur m'a marqué. Ici c'est plus brut de pomme, le langage est moins châtié et j'ai été rapidement happée par l'histoire. J'ai vraiment aimé ce récit. Ici, le lecteur suit un lieutenant de police français, Ingmar Perhsson, hanté par la mort tragique de son ami d'enfance Paul, l'année de ses 14 ans. Celui-ci était mort brutalement d'une balle dans la tête. La police avait classé la mort en accident, or Ingmar persuadé qu'il s'agit d'un crime, va consacrer sa vie à trouver le responsable.
Cette nouvelle m'a beaucoup plu, car l'auteur ajoute une touche nostalgique à son récit. Lui qui a grandi à Seyne-sur-Mer rend ici hommage à une époque révolue : celle des ouvriers portuaires. Disparus depuis.
Nantaise, j'ai grandi et je vis toujours à proximité de Saint-Nazaire où les chantiers navals continuent d'exister, bon gré mal gré et ce texte m'a donc particulièrement touché.
Une très belle surprise. Je ne saurais que vous conseillez de sauter le roman et de lire tout de suite la nouvelle ;-)
Je me suis souvenue plus tard que Cachou avait rédigé une chronique sur le premier. Je choisis d'attaquer par le plus court. Me voilà projetée en Amérique, dans le parking couvert du 45, Wall Street. Un courtier est kidnappé par une femme étrange, surnommée Minerve par ses collègues et dont l'une des obsessions est d'arriver à dissimuler son œil de verre. Le jeune homme se réveille alors dans une petite maison de l'autre côté de l'Hudson, attaché à une chaise, Minerve face à lui. Un huit-clos s'installe entre les deux personnages.
Le lecteur découvre peu à peu que la femme s'appelle Fannie, et l'homme Freddie et qu'il s'agit ici de la maison des parents de Fannie, tous deux victimes de l'escroquerie des subprimes, endettés à mort. Comme des milliers de personnes à travers l'Amérique, ils ont tout perdus. La petite bourgade ne compte plus les maisons saisies par les banques. Très vite Freddie est confronté à une femme rongée par la douleur liée à la mort soudaine de ses parents, vieux couples d'ouvriers, ruinés par cette économie capitaliste qui leur d'accéder à la propriété avant de les prendre par la gorge en augmentant sans cesse les intérêts du prêt immobilier.
Que dire ? J'ai eu du mal à rentrer dans l'histoire, non pas que je sois imperméable au huit-clos, mais parce que le personnage de Fannie, dont l'histoire personnelle pourrait apporter de la compassion a déjà "basculé". Il n'y a plus à proprement parler de mystère sur l'issue de ce huit-clos.. Son côté pervers est presqu'effacé par sa folie. Ainsi, Fannie veut se venger sa famille en kidnappant un golden-boy mais en même temps propose à sa victime de l'épouser...
Ce qui a pour effet immédiat d'annuler la perversité du personnage au profit de la folie.
J'ignore si je suis très claire. Parallèlement, très vite, j'ai pensé à Misery de Stephen King, mais là où l'auteur plaçait la perversité de l'héroïne (qui avait kidnappé son romancier préféré parce qu'il avait choisi de tuer son personnage fétiche) et prenait plaisir à ce jeu-là, ici nous sommes dans un autre registre, finalement moins violent et moins effrayant. Enfin pour moi.
J'avoue que j'ai été déçue par ce roman.
Vous voulez rire ? J'ignorais que livre contenait également une nouvelle de Marcus Malte : Ceux qui construisent des bateaux ne les prennent pas. J'ai donc continué ma lecture (car la fin n'est pas très "finale") en pensant être toujours dans l'histoire de Fannie et Freddie. Mais très rapidement, j'ai saisi que nous étions passés de New York à Seynes-sur-Mer et que plus un seul personnage du roman n'apparaissait.... Honte à moi ;-)
Et puis, surtout le changement de style de l'auteur m'a marqué. Ici c'est plus brut de pomme, le langage est moins châtié et j'ai été rapidement happée par l'histoire. J'ai vraiment aimé ce récit. Ici, le lecteur suit un lieutenant de police français, Ingmar Perhsson, hanté par la mort tragique de son ami d'enfance Paul, l'année de ses 14 ans. Celui-ci était mort brutalement d'une balle dans la tête. La police avait classé la mort en accident, or Ingmar persuadé qu'il s'agit d'un crime, va consacrer sa vie à trouver le responsable.
Cette nouvelle m'a beaucoup plu, car l'auteur ajoute une touche nostalgique à son récit. Lui qui a grandi à Seyne-sur-Mer rend ici hommage à une époque révolue : celle des ouvriers portuaires. Disparus depuis.
Nantaise, j'ai grandi et je vis toujours à proximité de Saint-Nazaire où les chantiers navals continuent d'exister, bon gré mal gré et ce texte m'a donc particulièrement touché.
Une très belle surprise. Je ne saurais que vous conseillez de sauter le roman et de lire tout de suite la nouvelle ;-)
★★★★★
Éditions Zuma, 128 pages
Hé hé :) la seconde nouvelle est pas mal aussi, mais j'avoue avoir bien aimé le premier récit ! Par contre, j'aurais aimé qu'il creuse un peu, que ce soit plus long ne m’aurait pas dérangé !
ReplyDeleteC'est amusant, j'ai lu ta critique et on n'a pas lu le livre de la même manière - je suis d'accord sur le fait que son sujet traite d'une réalité terrible (les subprimes) mais je n'ai pas accroché. J'ai essayé de lire son autre livre Garden of Love, j'ai lâché au bout de 30 pages... mais j'ai adoré la nouvelle ;-)
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