Sunday, August 18, 2013

Ma boulimie livresque

Bon dimanche à tous ! 

En pleine lecture du roman de Robert Goddard, Into the blue - malheureusement traduit Heather Mallender a disparu, je vous laisse découvrir mes derniers achats ;-)

Hier, j'ai craqué et et je suis allée dans une de mes bouquineries préférées, un budget en tête, et mon carnet rempli de noms et de titres de livres, je suis ressortie avec 5 livres dont un seul figurait sur ma bucket list. J'avoue que j'ai du me forcer à partir vite, car j'étais prête à continuer à acheter ! Tant de livres me tentaient. Terrible. Ces bouquineries sont de vrais lieux de perditions pour nous autres, pauvre pêcheur drogué aux livres ;-)


1. Albertine Sarrazin - L'astragale. Son tout petit prix (0.90 cts) et la quatrième de couverture m'ont intriguée, le titre me parlait vaguement. En le voyant ce midi, ma mère m'a dit qu'elle l'avait lu il y a très longtemps (le livre est sorti en 1965 je crois). Moi, j'ignorais tout de la vie de l'auteur, Albertine Sarrazin, racontée dans ce livre. J'ai hâte de le lire.
2. Amélie Nothomb - Biographie de la faim. Je continue à découvrir l’œuvre d'une romancière dont j'adore la personnalité. Je n'ai pas lu tous ses romans, fort heureusement, on les trouve facilement à des petits prix.
3. Jean-Paul Sartre - Les mots.  Il est temps, me direz-vous ! L'auteur et le thème du livre me tentaient vraiment. Il n'était pas sur "ma liste de courses" mais je n'ai pas pu résister. 
4. José Saramago - L'aveuglement. Idem, mais la quatrième couverture m'aura convaincue. Prix Nobel de Littérature, l'auteur portugais m'a tout de suite attiré par le thème  de son roman (le fléau de la cécité, fin du monde) et son style (ponctuation, absence de noms des personnages).  A découvrir. 
5. Irène Némirovsky - Suite française.  J'avais envie de l'acheter depuis sa sortie en librairie, aussi alors que je cherchais un autre auteur, en voyant le livre, je n'ai pas résister. J'ai hâte de le lire. 

Bonne fin de week-end 



Friday, August 16, 2013

L'heure des loups

J'avais, je crois, mentionné la difficulté pour moi de terminer la lecture d'un livre. J'ai finalement réussi à avoir la bête ! Ce fut épique. J'ai emprunté L'heure des loups de Shane Stevens avant mon départ en vacances, ayant l'assurance d'avoir jusqu'au 20 août pour le lire. A mon retour, j'ai commencé à le transporter avec moi, dans un sac particulier, la bête de 524 pages pesant pas moins de x grammes. Et ne rentrant pas dans mon sac à main estival (sac à main de petite taille)

J'aime les romans, encore plus lorsqu'ils y mêlent l'histoire, celle avec un grand H. Et spécialement celle du XXème Siècle. Aussi, il était difficile de résister à un roman, situé en 1975, mêlant anciens officiers SS, dont Dieter Bock, l'ennemi juré de César Dreyfus, inspecteur français juif figure du Quai des Orfèvres, les services secrets français, israéliens, ouest et est allemands. 

J'ai compris, un peu tardivement, que ce livre exigeait de la concentration, de la patience, du dévouement.
 

Sunday, August 11, 2013

Un ... non deux Maigret !

Je n'aurais jamais cru lire un jour, une puis deux enquêtes du commissaire Maigret. Sans doute est-ce du au fait que je classais le commissaire français au même rang que l'inspecteur Derrick. Leurs adaptations télévisuelles ne m'ont jamais intéressées, d'abord parce que j'étais trop jeune et parce que soyons honnêtes je les trouvais profondément ennuyeuses. Je dois ce revirement en grande partie à une blogueuse française transalpine, installée à Milan. Elle nous fait partager ses lectures et entre autres son amour pour Simenon.

En effet, elle adore Georges Simenon, immense romancier belge qui a créé le commissaire Maigret il y a très longtemps, et a écrit plus d'une soixantaine d'enquêtes dont il est le héros. C'est en allant rapporter un livre (fort tard) à la bibliothèque, que j'ai trouvé deux romans, L'affaire Saint-Fiacre et L'ami d'enfance de Maigret. Les deux romans ont été écrits à des périodes très lointaines (1932 pour le premier et 1968 pour le second). 

Ces histoires policières ont la particularité d'être très courtes, n'excédant pas 200 pages. J'ai ainsi lu le premier dans les transports en commun (très léger dans le sac à main) et le second ce week-end, allongée dans mon transat.  Lors du premier roman, je ne pouvais pas me défaire de l'image de Bruno Crémer qui a longtemps incarné le commissaire à l'écran. Mais au fur et à mesure de ma lecture, une autre image, celle que je me suis créée a commencé à apparaître. En m'appropriant ce personnage, j'arrive à l'apprécier et a lui trouvé de l'intérêt, ce qui n'était pas le cas lorsque je le voyais à la télévision.

Le commissaire est marié, son épouse s'appelle Monique et l'attend sagement le soir pour partager un dîner et quelques confidences sur certaines enquêtes. A l'époque, les policiers n'étaient pas tous divorcés ou alcooliques ;-)

Fait du hasard, les deux histoires ramènent le commissaire à son enfance. Dans le premier roman, il retourne dans la ville où il est né et où son père officiait comme régisseur du château du Comte de Saint-Fiacre, dans le second, le lecteur le voit retrouver un ami d'enfance, fils du boulanger du village de Saint-Fiacre.

J'ai découvert que le commissaire travaille à Paris et possède une certaine notoriété auprès de ses concitoyens. C'est étrange car j'avais toujours imaginé qu'il ne travaillait que dans des petites villes. Côté caractère, le sien est disons bien corsé, voire bourru.  Les enquêtes ayant lieu dans les années d'après-guerre, point d'ADN, d'experts scientifiques. Ici, c'est le jeu du chat et de la souris avec les suspects. 

La première enquête a tout d'une pièce de théâtre, une pièce en trois actes, avec un final époustouflant. J'ai vraiment adoré la manière dont l'un des personnages principaux va prendre le commissaire par surprise et va faire éclater la vérité. Ici le commissaire est si troublé d'être de retour sur les lieux de son enfance qu'il en oublie de mener l'enquête. La deuxième histoire voit surgir du passé un ami d'enfance, Léon Florentin, qui annonce le meurtre de sa bien-aimée, en sachant que la jeune femme se faisait entretenir par quatre autres hommes. A nouveau Maigret doit lutter contre ses démons personnels.

Je l'ai lu en une seule journée (188 pages). Simenon possède une écrite fluide que j'aime beaucoup. J'ai trouvé depuis deux autres romans dans des boutiques de livres d'occasion à 90 centimes. A noter que les romans ont été réédités et que Simenon a entrainé son héros dans de nombreuses enquêtes. Le romancier a été extrêmement prolixe : 192 romans, 158 nouvelles sous son nom et sous 27 pseudonymes plus de 176 romans et des dizaines de nouvelles. 
 
Alors, n'ayez pas peur d'ouvrir un roman où Simenon met son personnage fétiche en scène, car moi j'ai réussi à oublier la peur que m'inspiraient les quelques images vues ci et là à la télévision. 

Je serai curieuse de voir l'adaptation cinématographique de l'Affaire Saint-Fiacre avec Jean Gabin dans le rôle du commissaire ;-)

PS : vous avez peut-être remarqué, mais j'ai ajouté un widget Amazon et en cliquant sur le titre du roman dont il s'agit, vous pouvez accéder directement au livre sur le site Amazon. Pourquoi ? Parce que je suis une cliente fidèle d'Amazon, qui a été le premier à proposer autant de livres en anglais à une époque où il était difficile d'en trouver (exception faite des classiques) et parce que je n'ai jamais eu aucun souci de livraison, délai, remboursement avec eux. Ma sœur qui commande aussi des produits ménagers n'a eu aucune difficulté à échanger un produit, même la date de garantie dépassée. Je continue à fréquenter tous les samedis mes librairies fétiches mais il m'arrive parfois de ne pas trouver un titre, et je le trouve toujours ici. Leurs prix sont raisonnables et on peut même dénicher de vieilles éditions. Pour me remercier de vos hypothétiques commandes, Amazon me proposera peut-être un jour un bon cadeau !

Thursday, August 1, 2013

Le sabot du Diable

Troisième roman de Kem Nunn, Le Sabot du Diable prouve une nouvelle fois le talent du romancier californien et son obsession pour le surf et les légendes. Ici, le lecteur est entrainé à la recherche de la vague mythique, le dernier spot secret caché en Californie, de surcroît en territoire indien et donc farouchement protégé. 

Kem Nunn aime ses personnages, la plupart ont connu la gloire jadis (comme dans la Reine de Pomona ou Tijuana Straits) et tentent aujourd'hui de trouver un sens à leur vie. Jake Fletcher n'y échappe pas, photographe vedette de surfers (les meilleurs photos se font à même sur une planche de surf), le photographe dorénavant drogué aux petites pillules se voit offrir un contrat en or : rejoindre une star mythique du surf, Drew Harmon, dans une réserve indienne au nord de la Californie pour immortaliser la star surfant la plus belle vague.

Évidemment, rien ne va se passer comme prévu. Les surfers et le photographe vont très vite se mettre à dos les habitants de la réserve, et leur voyage initiatique va prendre la tournure d'une chasse à l'homme. Mais la vague ultime est là, et c'est toujours avec un lyrisme éblouissant que l'auteur pousse ses personnages à accomplir l'impossible, au péril de leurs propres vies. Kem Nunn aime les personnages déjantés, ces types dont  l'obsession (pour le surf, la drogue, la gloire) guide chacun de leurs pas. J'ai pris beaucoup de plaisir à suivre ces surfers qui ne vivent que pour la vague ultime, prêts à affronter des renégats indiens pour connaître cette ultime sensation. Tous courent après le rêve américain, mais aussi après, comme je l'ai déjà écrit, une forme de rédemption. Un dernier acte. Une sortie digne.

Décidément, Kem Nunn confirme qu'il est l'un de mes auteurs préférés, il incarne pour moi le romancier américain sous son meilleur jour, l'Amérique profonde, comme Bruce Springsteen l'est dans le domaine musical ou Johnny Cash. Un spécialiste du roman qu'il est difficile de cataloguer. Ici on le classe en "policier" alors qu'il n'y a pratiquement jamais d'enquête. Son style lyrique mais aussi profondément réaliste pourra plaire à ceux qui aiment les romanciers américains férus de nature (Jim Harrisson). Le lecteur s'attache facilement à ses personnages (mon préféré étant celui de Tijuana Straits, Sam Fahey et ici le jeune surfer qui a trouvé la foi).

J'avoue que le surf me fascine toujours, comment un homme peut communier avec la nature dans ce qu'elle offre de plus magique. C'est électrisant et fascinant. 

Je pique l'idée à d'autres blogs lecture, voici une citation : 

Parce que les surfeurs aimaient les histoires. Les grosses vagues et les hors-la-loi. Les excentriques qui avaient réussi, d'une manière quelconque, à vaincre le système, à rester au contact de la vie, alors que d'autres s'installaient à l'intérieur des terres et payaient des impôts.

Vous pouvez aussi lire mes billets sur Surf City et Tijuana Straits . Et j'ai aussi écrit dans un billet quelques lignes sur La Reine de Pomona (lu il y a longtemps). 

Mon verdict (complètement subjectif) :